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mardi 14 août 2012

Tricot médiéval


Bonnet en byssus

Description : Lors de la fouille d'un dépotoir fut mis au jour un fragment de textile informe. Compte tenu de la rareté des textiles découverts en fouille, on tenta de le conserver. Afin d'éliminer la gangue terreuse qui le recouvrait, il fut plongé dans de l'eau minéralisée, très fréquemment renouvelée. Au bout de quatre mois, les dernières traces de sédiment ayant disparu, la pièce fut délicatement dépliée. C'est alors qu'apparut un bonnet tricoté au point jersey. Le fragment de textile prit alors un intérêt scientifique supplémentaire car les ouvrages de tricot médiévaux sont extrêmement rares. Une modiste fixa le bonnet sur de la tarlatane, qu'elle avait préalablement mise en forme, et le disposa sur un support d'exposition.

Ce bonnet réservait encore des surprises, car restait à identifier sa matière... une matière qui s'avéra extraordinaire... : du byssus, ou "soie marine" ou "laine de poisson". Il s'agit d'une une fibre sécrétée par une sorte de grande moule de méditerranée, un mollusque bivalve du nom de "Pinna nobilis". Cette soie brune aux reflets dorés était connue des Phéniciens, mentionnée dans les sources écrites médiévales et récoltée jusqu'au milieu du XXe siècle dans le golfe de Tarente et en Sardaigne. On utilise notamment le byssus pour confectionner des gants, des bonnets, mais toujours des objets luxueux. Il semble que le bonnet découvert à Saint-Denis soit le plus ancien témoignage conservé de cette production aujourd'hui disparue.


http://www.saint-denis.culture.fr

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