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samedi 10 novembre 2012

Barthélemy Bonis, marchand


Barthélemy Bonis est montalbanais. Sa famille semble implantée dans cette ville depuis le XIIIème siècle.





Il est marié avec une certaine Cécile Ycharnit, originaire d'Albi. Ils ont une fille qui s'appelle Sébota, un fils qui se prénomme Bertrand et deux autres enfants qui meurent de la peste en 1349.

Pont-vieux de Montauban construit au XIV ème

Barthélemy Bonis loue une maison pour y tenir son commerce à un bourgeois montalbanais, Raymond Delpy, située rue de la Barbaria (aujourd'hui dans la partie de la rue Michelet compris entre la Place Nationale et la rue de la Résistance). Par contre son habitation est située rue de la Faurie (aujourd'hui entre la rue de la Résistance et la rue des Soubirous-bas).

Moutauban

En 1350, après la mort de deux de ses enfants, il décide, avec d'autres montalbanais, de faire un pèlerinage à Rome pour le jubilé, soit 23 jours de marche à pied.
Voilà son parcours:
Montauban, Avignon, Carpentras, Sault, Séderon, Orpierre, Tallard, Chorges, Embrun, St Crépin, Briançon, Cesana Torinese, Suse, Sant'Ambrogio di Torino, Moncalieri, Villanova d'Asti, Asti, Felizzano, Alessandria, Tortona, Voghera, Castel san Giovanni, Plaisance, Fiorenzuola d'Arda, Fidenza, Fornovo di Taro, Berceto, Pontremoli, Villafranca in Lunigiana, Santo Stefano di Magra, Sarzana, Pietrasanta, Pise, San Miniato al Tedesco, Castelfiorentino, Poggibonsi, Sienne, Buonconvento, San Quirico d'Orcia, Molino del Paglia, Acquapendente, Bolsena, Viterbe, Sutri, Cesano, Rome.

Pèlerins au jubilé de Rome en 1300
Pèlerins à Rome

Barthélemy Bonis est un marchand et un banquier important. Il est connu grâce à la très bonne conservation de ses livres de comptes qui ont été découvert dans les Archives départementales de Tarn et Garonne. Deux registres écrits à l'encre noire dans la langue occitane courante à cette époque à Montauban.On y trouve le compte rendu de toutes les opérations commerciales.
En voilà quelques exemples:
-le 10 octobre 1344, la dame Astorgua de Guastaut, femme de R. de Guastaut, bourgeois de Montauban doit pour une demi once (une once=1 seizième de la livre de Paris soit 30.594 gr) de gingembre, et pour une demi-once de poivre, et pour une demi-once de cannelle, et pour une demi-once de girofle, et pour une demi-once de cubèbe,

Cubèbe ou poivre à queue

et pour une demi-once de noix de Chypre et pour une demi-once de muscade et pour une demi-once de galanga

Racine fraîche de galanga

et pour une demi-once de zédoaire et pour une demi-once de poivre long .Témoin : la femme d'Etienne de Farabosc qui se monte pour le tout à 13 sous

Curcuma zedoaria
Zédoaire, plante originaire d'Inde ou d'Indonésie
recherchée pour son rhizome

-en 1346, Guillem Mersier, menuisier de Montauban, doit pour une citation et pour l'excommunication, et pour l'absolution, et nous avons de lui en gage 1 hache, 1 tarière, 1 herminette, une scie à main et un fendoir.
Ce compte prouve que Guillem Mersier n'avait pas payé sa dette envers Bonis; il fut cité devant l'official du diocèse, juge de l'évêque, excommunié pour dette, puis absous après le règlement de ce qu'il devait.

-en 1348, Frère P. Doset, frère mineur de Montauban, doit pour avoir donné à Jean de Rosilho pour tondre des draps : 6 s.

Tondeur de draps

-en 1350, Pierre Bertrand, crieur public avec une trompette, de Montauban, et Peironne sa femme, doivent pour le reste à payer de la somme de 40 livres tournois qu'ils me doivent pour l'achat d'une maison, et d'un jardin et d'une vigne qui m'appartenaient; lesquels furent avant à P. Folras et qui sont près du reposoir de Saint Michel.Témoins maître Gailklard Gay, notaire et Guiraut Bonis : 2 écus d'or

-en 1353, Arnaud, gendre P. Blanc qui est à Castanh, près de Villemade. Nous lui devons pour trois journées passées pour nous à gauler des noix à 4 sous la journées : 12 s. t.


balance
Homme gaulant des noix
Huile de noix est très importante au moyen-âge

Barthélemy Bonis meurt en 1374, date de la vente aux enchères de sa maison rue de la Faurie. Il semble qu'aucun de ses enfants ne lui ait survécu, car tous ses biens reviennent pour moitié à la cathédrale et pour la seconde part aux ordres mendiants de Montauban.


Biblio: Un marchand au Moyen-âge de Emmanuel Moureau,  La Louve éditions

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