Jean de Montfort contre Charles de Blois
"Tres cher et tres amé cousin.
Plaise a vous savoir que le jour saint Michel derrein passé, en plain champ, apres nos offres faiz de vouloir tracter de paiz et de bon acord o nostre feu adverssaire monseigneur Charles de Bloys, et son reffus sur ce lors et autresfoiz , Dieu par sa grace nous donna victoire sus nostre dit adverssaire et sur sa compagnie, qui estoint venuz nous assaillir, sur nostre siege davent nostre chasteau d'Aurray, qui nous fut auxi randu en retornent a nostre siege, celui jour apres la bataile."
Lettre du 8 octobre 1364 de Jean de Montfort à son cousin, le comte de Flandres
"Tres cher et tres amé cousin.
Plaise a vous savoir que le jour saint Michel derrein passé, en plain champ, apres nos offres faiz de vouloir tracter de paiz et de bon acord o nostre feu adverssaire monseigneur Charles de Bloys, et son reffus sur ce lors et autresfoiz , Dieu par sa grace nous donna victoire sus nostre dit adverssaire et sur sa compagnie, qui estoint venuz nous assaillir, sur nostre siege davent nostre chasteau d'Aurray, qui nous fut auxi randu en retornent a nostre siege, celui jour apres la bataile."
Lettre du 8 octobre 1364 de Jean de Montfort à son cousin, le comte de Flandres
Miniature des Chroniques de Froissart |
" Un peu avant l'heure de prime, les batailles s'approchèrent, ce qui était une très belle chose à voir, comme je l'ai entendu dire à ceux qui y étaient et qui l'avaient vu; car les Français étaient si serrés et si unis qu'on n'eût pu jeter une pomme sans qu'elle tombât sur un casque ou sur une lance. Et d'autre part les Anglais étaient aussi bien et habillement ordonnés. Et aussitôt s'engagèrent entre elles les batailles et devint le combat rude et fort;"
Chronique de Froissart édition abrégée texte rapproché du français moderne1881
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Miniature des Chroniques de Cuvelier |
(Vers n°5975 à 5985)
"Et la bataille en tant se tint moult fièrement
"Et la bataille en tant se tint moult fièrement
D abatus et de mors en y ot largement
Devant chastel d Alroy fu grande la bataille
Li uns y fiert d estoc et li autre de taille
Et Bertran du Guesclin les Engloiz moult travaille
Haultement va criant Tuez ceste merdaille
Mais il y ot archiers qui sont de Cornuaille
Qui traient asprement qui n i font point de faille
Plus fort volent sajettes qu en champ ne vole caille
La poudre va levant plus tost que ne fait paille
Et li contes d Auçoire moult fort y fiert et maille "
Cuvelier, Chroniques de Bertrand du Gueselin (XIV éme siècle)
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Le livre du bon Jehan ( vers n°1371 à n°1379)
"Lors commencza fort la bataille
Jehan ne les craint pas une maille,
Ains les fiert de long et de lé;
Nul devant lui n'est eschappé
Sans avoir ou coup ou collee.
Forment commencza la meslee.
Au commencer se deffendoit,
Mais en la fin il assailloit
Et froessoit la presse entour soy."
Guillaume de Saint-André; Chronique de l'Etat breton (XIV ème siècle)
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"Guesclin de son costé frappoit avec furie d'un marteau d'acier en criant "Nostre-Dame" & abbatoit tout devant lui. Chandos l'aïant apperçû, laissa pour quelque tems Jean de Monfort & Charles de Blois aux prises , & pria ses amis de le suivre. Bertrand fut attaqué par devant et par derriere, & enfin jetté à bas à coup d'estoc. Mais la Houssais, Charles de Dinan, & le Vert Chevalier le redresserent, & aux yeux de Chandos, Charles de Dinan, d'un coup qu'il porta à Richard de Cantorberi son beau-frère, lui mit la cervelle au vent."
Dom Gui Alexis Lobineau , Histoire de Bretagne
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"Enfin, la bataille de Charles de Blois s'adressa "droitement" à la bataille de Jean de Montfort, et la mêlée devint générale. Une prédiction ayant annoncée la mort de celui qui porterait les hermines, on rapporte que Montfort donna une de ces cottes d'armes à un de ses écuyers. Ce faux duc allait criant partout: "Bretagne! où est-tu, Charles de Blois? Viens ça ! je te la chalinge!" Excité par cet appel, et croyant voir Montfort en personne, Charles de Blois courut à lui, et le frappa si rudement de sa hache d'acier, qu'il l'étendit par terre."
Pitre-Chevalier, La Bretagne Ancienne
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"La division de Charles de Blois commença par avoir l'avantage sur celle du comte de Montfort, qui recula, mais qui fut secourue et remise en ligne par la réserve de Calverly, laquelle rendit le même service au deux autres divisions de l'armée anglo-bretonne quand elles se virent trop foulées, leur donna par là le moyen de tenir, puis de rompre leurs adversaires et procura ainsi la victoire."
Arthur le Moyne de la Borderie, Histoire de Bretagne
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"Le champs de bataille est une vaste lande de bruyère, avec, ça et là, des touffes d'ajoncs grillés, couleur de cendre. Des vipères sont lovées sous les pierres. L'une d'elles, énorme, se déroule dans les rangs du comte d'Auxerre, y cause quelque tumulte: mauvais présage! On dit aussi que le lévrier favori de Charles de Blois s'est enfuit vers le camps anglais, a bondi jusqu’à Jean de Montfort et, se dressant sur les pattes de derrière, a caressé l'ennemi d'un rapide battement des pattes de devant sur la jambière. Les Anglais ont lu sur le collier de la bête les armes de Blois : "Il vient saluer le nouveau duc de Bretagne" ont-ils dit ."
Roger Vercel, Du Guesclin 1932 Albin Michel
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"Et sonne enfin l'heure fatale où enseignes et bannières sont déployées. La bataille s'engage aussitôt, merveilleuse et rude. Anglais et Français frappent également bien. Les gens d'armes de Bertrand, rangés dans un ordre admirable, se fraient d'abord un cruel chemin à travers les troupes anglaises. Trompettes et corps sonnent de part et d'autre. A leurs sonneries se mêlent des roulements de tambours. Les coups de lance succèdent aux coups de lance. Puis les lances se brisent. On joue alors de la hache d'armes, de la masse d'armes. Personne ne s'épargne. On épargne personne. Le temps n'est plus ou mesure aurait mieux valu qu'outrecuidance."
René Maran, Bertrand du Guesclin, L'épée du roi. 1960 Albin Michel
Un livre pour tout savoir sur la bataille d'Auray :
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"Devant les Anglo-Bretons, un rideau d'archers qui, à deux cents mètres, décochent leur pluie de flèches, sans résultat: les Franco-Bretons forment un mur de boucliers contre lesquels se brisent les traits. Jetant leurs arcs, les archers s'écartent pour se placer dans les intervalles entre les batailles et tirent leurs couteaux. Les six blocs se joignent, et la mêlée commence, dans le vacarme habituel. "Saint Georges" d'un côté; "Saint Yves" de l'autre, "Bretagne" des deux à la fois."
Georges Minois, Du Guesclin 1993 Fayard
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Un livre pour tout savoir sur la bataille d'Auray :
Auray 1364
Un combat pour la Bretagne
de Laurence Moal
aux Presses Universitaires de Rennes
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