Ballade
Je maudis l'eure et le temps et le jour,
La semainne, le lieu, le mois, l'année,
Et les II yeux dont je vis la douçour,
De ma dame qui ma joie a finee.
Et si maudi mon cuer et ma pensee,
Ma loiauté, mon desir et m'amour,
Et le dangier qui fait languir en plour
Mon dolent cuer en estrange contree.
Et si maudi l'acueil, l'attrait, l'atour
Et le regart dont l'amour engendree
Fu en mon cuer, qui le tient en ardour;
Et si maudi l'eure qu'elle fu nee,
Son faus samblant, sa fausseté prouvee,
Son grant orgueil, sa durté où tenrour
N'a ne pitié, qui tient en tel langour
Mon dolent cuer en estrange contree.
Et si maudi Fortune et son faus tour,
La planette, l'eür, la destinee
Qui mon fol cuer mirent en tel errour
Qu'onques de moy fu servie n'amee.
Mais je pri Dieu qu'il gart sa renommee
Son bien, sa pais, et li acroisse honnour
Et li pardoint ce qu'ocist à dolour
Mon dolent cuer en estrange contree.
M. Arland, Anthologie de la poésie française
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